En direct
A suivre

Bébé brûlé comparé à une recette sur Instagram : l'influenceuse Haneia Nakei condamnée à 10 mois de prison avec sursis

Elle devra également verser 1.000 euros d'indemnisation et 500 euros de frais de procédure à chacune des six associations de lutte contre le racisme et l'antisémitisme en tant que parties civiles. [©Loïc VENANCE/AFP]

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné ce mercredi 6 décembre, Haneia Nakei, à dix mois de prison avec sursis. L'influenceuse avait ironisé, dans un post devenu viral, sur la mort d'un bébé israélien en lien avec l'attaque du Hamas en Israël.

Une décision qui était attendue. Le tribunal correctionnel de Paris a condamné à dix mois de prison avec sursis, l'influenceuse poursuivie pour «apologie d'un acte de terrorisme au moyen d'un service de communication en ligne, et provocation publique à la haine, à la violence ou à la discrimination à raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion».

Une peine conforme aux réquisitions du parquet formulées le 22 novembre dernier. 

«Nous allons évidemment faire appel» de cette décision, a commenté l'avocat de la prévenue, Maître Ilyacine Maallaoui. «Et si nous devons aller jusqu'à la Cour de cassation, voire des instances européennes, nous le ferons», a-t-il ajouté.

Outre sa peine de prison, assortie d'un sursis probatoire pendant 24 mois, l'influenceuse devra suivre un «stage de citoyenneté» pour s'imprégner des «valeurs de la République», a décidé le tribunal.

Elle devra également verser 1.000 euros d'indemnisation et 500 euros de frais de procédure à chacune des six associations de lutte contre le racisme et l'antisémitisme dont le tribunal a retenu la constitution de partie civile. 

Dans une publication mise en ligne début novembre sur son compte Instagram, Warda A., née en 1986 et dont le nom d’influenceuse est Haneia Nakei, ironisait sur «l'assaisonnement et l'accompagnement d'un bébé qui aurait été mis dans un four par le Hamas». Des dires qui ironisaient sur le témoignage d'un secouriste israélien qui avait raconté qu'un bébé avait été placé dans un four par des membres du groupe terroriste lors de l'attaque du 7 octobre sur le sol israélien.

«A chaque fois que je tombe sur l'histoire du bébé qui a été mis dans le four, je me pose la question de s'ils ont mis du sel, du poivre, s'ils ont mis du thym. Ils l'ont fait revenir à quoi. Et ça a été quoi l'accompagnement», avait dit la trentenaire qui compte quelque 9.000 followers, en français, dans cette vidéo. Selon le parquet de Paris, la plate-forme Pharos a ouvert une enquête préliminaire le 3 novembre à la suite de nombreux signalements relatifs à cette publication. 

L'accusée réfute la provocation

Face au tribunal et à un large public, la prévenue a reconnu s'être exprimée avec «un peu d'ironie», mais réfuté toute intention de «provocation». Elle a expliqué ne pas croire qu'un bébé ait pu être placé dans un four. «Pour moi ça n'existe pas, ça n'est pas possible qu'on puisse faire une atrocité pareille», a-t-elle déclaré avant d’ajouter qu'elle avait seulement voulu dénoncer une «propagande» et une «manipulation des médias».

La prévenue s'est également refusée à qualifier le Hamas de mouvement «terroriste», tout en admettant que l'attaque du 7 octobre l'était. «Le terrorisme c'est ce qu'on a vécu en France, le Bataclan... c'est tuer les gens sans distinction, pour une idéologie. Je n'ai pas prôné ce genre de chose et je ne le ferai jamais», a-t-elle affirmé.

Les avocats des nombreuses associations qui se sont portées parties civiles - dont la Licra, SOS Racisme et l'Observatoire juif de France - se sont relayés pour fustiger les «paroles infâmes», la «mauvaise foi» et la «désinvolture» de la prévenue, qui n'a selon eux «pas manifesté le moindre remord». 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités